Un groupe indépendant d’anciens dirigeants de pays du Nord et du Sud, présidé par Pascal Lamy, recommandera une stratégie pour réduire les risques liés à une hausse supérieure à l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
C’est un seuil qui est associé au maintien d’un « avenir vivable » et à une question de « vie ou de mort » pour les petites îles en développement. Pourtant, il est désormais presque inévitable que l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sera bientôt franchi : le réchauffement climatique devrait dépasser 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle au cours de cette décennie ou de la suivante.
Une commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique (Climate Overshoot Commission, en anglais) vient d’être lancée, mardi 17 mai, pour réfléchir d’ores et déjà à « l’après ». Ce groupe indépendant, composé de 16 membres, principalement des anciens dirigeants de pays du Nord et surtout du Sud, vise à élaborer une stratégie globale pour réduire les risques que comporte le dépassement de 1,5 °C, en examinant les avantages, les coûts et les défis entraînés par chacune des solutions possibles.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’a de cesse de le marteler : chaque fraction de degré compte et aggrave les impacts du réchauffement. Pour tenter de revenir au-dessous du seuil de 1,5 °C après l’avoir dépassé, les pays doivent réduire drastiquement et immédiatement leurs émissions de gaz à effet de serre. Les technologies de captage et déstockage, qui récupèrent le CO2 dans les fumées, de même que l’élimination du dioxyde de carbone déjà présent dans l’atmosphère, notamment par la plantation d’arbres ou la capture directe dans l’air, s’avéreront également nécessaires.
« Nous allons réfléchir à quelle gouvernance pourrait encadrer l’adaptation au changement climatique, la capture du carbone et la géo-ingénierie solaire, une technologie qui n’a pas fait ses preuves à ce stade », indique Pascal Lamy, le président de la nouvelle commission et président du Forum de Paris sur la paix, qui héberge cette dernière. La structure ne devrait pas directement aborder la réduction des émissions, car si « cela reste la priorité », confirme M. Lamy, « les chemins de décarbonation sont déjà encadrés par l’accord de Paris et négociés chaque année lors des conférences climat ».
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