Par Stéphane Blais, le 2 aout 2023,
MONTRÉAL — Dans quelques semaines, un groupe de gens influents qui incluent d’anciens chefs d’État présenteront à New York, avant l’ouverture de l’Assemblée des Nations unies, une série de recommandations concernant la géo-ingénierie solaire. L’idée derrière ce concept controversé est de bloquer les rayons du soleil, pour refroidir la Terre.
En février dernier, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, le milliardaire George Soros a livré un discours à l’Université technique de Munich dans lequel il a défendu le projet du scientifique anglais David King, qui propose d’injecter des gouttelettes d’eau de mer dans l’atmosphère, grâce à une flotte de 500 navires, afin de créer des nuages artificiels salés au-dessus de l’Arctique.
L’objectif est de bloquer les rayons du soleil, et ainsi ralentir le réchauffement de ce continent.
Une autre technique de géo-ingénierie solaire consiste à reproduire les effets d’une éruption volcanique en pulvérisant du dioxyde de soufre dans l’atmosphère.
«Vous envoyez une fusée dans la stratosphère et elle répand des microparticules. Le principe est de faire artificiellement ce que font les éruptions volcaniques», donc «il s’agit de technologies qui renvoient, qui réfléchissent le rayonnement solaire, plutôt que le laisser pénétrer dans l’atmosphère», a expliqué Pascal Lamy, le président de la Commission mondiale sur la réduction des risques climatiques liés au dépassement.
Pascal Lamy est l’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la commission qu’il préside se décrit comme «un groupe indépendant de dirigeants internationaux» et de scientifiques, qui souhaitent stimuler la recherche sur la géo-ingénierie solaire.
Kim Campbell, qui a été première ministre du Canada en 1993, l’ancien président mexicain Felipe Calderon, l’ex-président du Niger Mahamadou Issoufou, pour ne nommer que ceux-là, font partie de la Commission mondiale sur la réduction des risques climatiques liés au dépassement (Climate Overshoot Commission).
Ce groupe est d’avis que la communauté internationale doit continuer les actions visant à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Mais comme les efforts de décarbonation risquent d’être insuffisants pour assurer un monde viable, il croit qu’il est nécessaire d’explorer les technologies «du refroidissement éventuel de la planète en réfléchissant le rayonnement solaire entrant».
«Nous sommes du côté de ceux qui disent qu’il ne faut pas fermer la porte à ce sujet. C’est trop important, on est trop en retard (dans la lutte au changement climatique) pour ne pas soulever toutes les pierres derrière lesquelles on pourrait trouver quelque chose qui nous aiderait. Mais il faut le faire avec un maximum de précaution », a expliqué Pascal Lamy à La Presse Canadienne.
«Ça ne signifie pas qu’on prône le recours à ça, car il y a tellement d’incertitudes», mais il faut encourager la recherche sur le sujet selon l’ancien directeur de l’OMC.
コメント